Polyols : ces édulcorants sont-ils dangereux pour la santé ?

Les polyols

C’est bien connu, la consommation excessive de sucre entraîne des conséquences non négligeables sur la santé : augmentation des risques d’obésité et de certains cancers, diabète, dégradation de la flore bactérienne, cette substance présente partout, même dans les plats préparés salés, est largement décriée. Aussi, pour limiter les impacts néfastes induits par la consommation du sucre, les industriels ont choisi de se tourner vers les édulcorants, et plus particulièrement vers les polyols. Quels sont ces produits ? Quel est leur impact sur la santé ? C’est ce que nous allons voir.

Les polyols : qu’est-ce que c’est ?

Les polyols
Les édulcorants sous également appelés « faux-sucres ». En effet, ceux-ci possèdent un goût sucré mais contiennent beaucoup moins de calories que le sucre roux ou blanc. Ce sont eux que l’on retrouve dans les sodas 0% par exemple, ou dans certaines barres chocolatées. Les édulcorants se divisent en plusieurs catégories, l’une d’entre elles étant les polyols : dits « de charge » ou « massiques », ces édulcorants sont présents dans certains fruits et légumes mais sont produits de manière industrielle, à partir d’amidon de maïs.

Lorsque l’on observe chimiquement les polyols, on constate que ceux-ci possèdent une structure similaire à celle du sucre, ce qui leur confère un pouvoir sucrant presque identique. En revanche, ces édulcorants contiennent beaucoup moins de calories, mais sont toutefois considérés comme des glucides sucrés. Aussi, ils permettent de sucrer plats et boissons, tout en limitant l’absorption de sucre par notre organisme.

Quels sont les différents types de polyols ?

  • Le xylitol : on retrouve ce polyol principalement dans la gomme à mâcher. En effet, il possède un goût mentholé caractéristique, qui en fait un ingrédient privilégié des chewing-gums sans sucre. Il n’est pas rare également que les industriels l’utilisent dans les dentifrices. Contenant 40% de calories en moins que le sucre classique, il est très bien toléré par le système digestif. Nous le verrons un peu plus tard, cela n’est pas le cas de la plus grande partie des polyols.
  • L’érythritol : pour seulement 5% de calories, il profite d’un pouvoir sucrant équivalent à 70% de celui du sucre. Si le terme « erythritol » ne vous dit probablement rien, vous connaissez certainement le nom populaire de cet édulcorant, la Truvia. Contrairement à la plupart des faux-sucres, celui-ci est éliminé directement dans les urines et ne passe pas par les intestins.
  • Le sorbitol : il s’agit de l’édulcorant le plus sucré, car il possède un pouvoir sucrant supérieur de 60%. En revanche, il contient seulement 60% de calories. On le retrouve partout, aussi bien dans les sodas que les bonbons, les confitures et autres pâtes à tartiner à la noisette. S’il n’intervient pas dans l’augmentation de la glycémie, le sorbitol est toutefois mal toléré par le système digestif.
  • Le maltitol : très similaire au sucre, il contient moitié moins de qualité que celui-ci. Néanmoins, contrairement aux précédents polyols présentés, cet édulcorant possède un impact fort sur la glycémie et est mal géré par l’insuline. De ce fait, les personnes diabétiques devront éviter ce type d’édulcorant.

Quelles sont les caractéristiques des polyols ?

Nous l’avons vu, les polyols sont des édulcorants utilisés par les industriels, afin de limiter les calories contenues dans les produits hyper-transformés. Aujourd’hui, de plus en plus de consommateurs se questionnent, quant à la dangerosité de ces faux sucres. Faut-il s’en inquiéter ? Pour répondre à cette question, il semble essentiel de prendre connaissance des diverses caractéristiques des polyols.

  • Un indice glycémique faible : cet indicateur définit la capacité d’un aliment à augmenter le taux de sucre dans le sang, ou glycémie. Plus l’indice est grand, plus la consommation de l’aliment concerné augmente les risques de diabète et d’obésité. Des études ont montré que les polyols font partie des glucides sucrés possédant l’indice glycémique le plus faible, entre 0,3 et 30,5, contre plus de 60 pour le sucre et 100 pour le glucose. D’ailleurs, l’erythritol affiche un indice glycémique nul.
  • Une bonne digestibilité : les polyols ont une action prébiotique, c’est-à-dire qu’ils favorisent le développement des bonnes bactéries dans les intestins. Aussi, ils améliorent la biodiversité du microbiote, ce qui est indispensable pour profiter d’une bonne digestion.
  • Aucun impact sur les dents : si la consommation de sucre augmente les risques d’obésité, celle-ci intervient également dans le développement des caries. Or, certains édulcorants comme le xylitol jouent un rôle dans la préservation de la santé buccodentaire, en limitant efficacement la prolifération de bactéries à l’origine de la formation des caries.
  • La préservation du volume osseux : des expériences menées sur les rats ont démontré que le xylitol permettait de lutter efficacement contre une maladie des os bien connue, l’ostéoporose.
  • Une augmentation de la production de collagène : là encore, l’édulcorant précédemment cité augmente significativement la production de la protéine intervenant dans la structure de la peau, prévenant la formation des rides.

L’impact d’une surconsommation de polyols sur la digestion

Si certains polyols ne représentent aucun danger pour l’appareil digestifs, d’autres sont beaucoup moins bien tolérés par les intestins. C’est le cas du sorbitol et du maltitol, surtout lorsqu’ils sont consommés à l’excès. Dans ce cas, ils sont à l’origine de ballonnements, de gaz mais aussi de troubles digestifs tels que les diarrhées. Précisons également qu’ils ont tendance à accentuer les symptômes du syndrome du côlon irritable. Aussi, les édulcorants sont vivement déconseillés à toutes les personnes qui en souffrent.

Les édulcorants : une bonne solution pour se sevrer du sucre ?

Vous l’aurez compris, la consommation de sucre doit être diminuée, afin de limiter la prise de kilos en trop et le diabète. Si les édulcorants sont en mesure de réduire le nombre de calories dans une boisson ou un produit transformé, ils ne peuvent faire partie d’un sevrage au sucre en raison de leur goût sucré, qui entretient la dépendance.

De ce fait, il est recommandé à toutes les personnes consommant du sucre en grande quantité de réduire, en remplaçant les produits riches en calories par des fruits secs par exemple, ainsi que des oléagineux. D’autre part, le sport et la pratique d’une activité physique sont excellents, pour un sevrage en douceur.

Vidéo intéressante sur les polyols